Réflexion... [Privé]

Azumi était partie de l'Akatsuki pour se remettre les idées en place en quelque sorte. Le chemin jusqu'au lac, qui était pourtant assez conséquent, lui parût plus court que d'habitude. Elle ne pouvait se sortir de la tête qu'il lui fallait à tout prix cacher à son jeune bras droit qu'elle était en fait sa sœur. Sans compter le problème d'Aoi. Qu'allait-elle faire de lui? Elle voulait s'en débarrasser, elle voulait qu'il arrête de la suivre partout, mais d'un autre coté ça lui était réconfortant de savoir que quelqu'un qu'elle avait connu quand elle n'avait pas encore déserté Konoha voulait encore entendre parler d'elle. En même temps, lui aussi avait pas mal de choses à se reprocher.

Lorsque la kunoichi arriva devant le lac, elle fut surprise par la façon dont se reflétait la Lune sur la surface de l'eau calme et noire. Jamais auparavant ce détail ne l'avait frappée. Peut être était-ce à cause de son humeur du moment, mais elle trouvait le silence sauvage que lui imposait la nuit extrêmement mélancolique. La jeune femme décida de s'asseoir sur un rocher près de l'eau, pour contempler à l'infini le vague horizon qui se dessinait sur le lac. C'est ainsi que, perdue dans ses pensées, elle passa plus d'une heure sans même bouger une main pour remettre en place ses cheveux rampant sur son visage à cause de la légère brise automnale qui s'était levée.

Au bout d'un long moment qu'elle prit pour sortir de sa torpeur, Azumi avança vers l'eau, et commença à se déshabiller. Au fur et à mesure qu'elle marchait vers la masse noire et lisse, ses vêtements tombaient, et c'est totalement nue qu'elle entra dans le lac. Elle y trouva une sorte de réconfort en sentant l'eau l'envelopper comme une couverture de plumes douces et soyeuses, et c'est avec joie qu'elle se livra à quelques mouvements de brasse.

C'est un léger sentiment de fatigue qui la fit finalement sortir de cet environnement qu'elle n'avait jamais autant apprécié, et elle se rhabilla en prenant son temps afin de ne pas heurter la sensibilité que sa peau avait prise au contact de l'eau fraîche. Une fois ses vêtements enfilés, la kunoichi décida de se concentrer sur les problèmes qu'elle avait a résoudre, et c'est ainsi que prirent fin ces moments de détente absolue qu'elle n'avait jamais vraiment expérimentés avant.

Elle se concentra tout d'abord sur le cas de son ancien coéquipier, le ninja qui était venu pour la protéger, elle qui s'était jusque là assurée de sa survie toute seule. Aoi. Ce nom, elle l'avait redouté autrefois. Chaque fois qu'elle y pensait, ou que quelqu'un le prononçait, elle avait des envies de meurtre. Enfin, non, pas vraiment des envies de meurtre, mais une émotion si forte montait en elle qu'elle pouvait détruire la première chose qui lui tombait sous la main pour exprimer son mal-être. Alors oui. Oui, elle devait sûrement être liée par autre chose que l'amitié avec Aoi. Pas de l'amour, car quand il a simulé sa mort devant elle, elle ne s'est pas sentie brûler de l'intérieur. Ce sentiment, elle ne pouvait pas lui donner de nom, mais elle savait que ce n'était ni de l'amitié, ni de l'amour. Toutes ces remémorations lui firent comprendre que si Aoi voulait rester avec elle, pour une période encore indéterminée, alors elle ferait mieux d'accepter, parce que même si c'était elle qui le rejetait, elle ne savait honnêtement pas comment elle réagirait en perdant encore une fois l'une des personnes comptant le plus pour elle.

En allant se rasseoir sur le rocher de tout à l'heure, la jeune femme commença à réfléchir au cas de Tsunade. Bizarrement, elle n'avait pas compris tout de suite la vérité, et même si elle avait eu des doutes dès le début, les révélations de ce flashback à l'entente de son surnom d'enfance l'avaient profondément choquée. Comment réagir? C'était la principale question qu'elle se posait. Celle-ci allait d'ailleurs à l'encontre de son caractère, d'habitude impulsif et imprévisible, sans contrainte d'une réflexion poussée sur les actes à accomplir dans telle ou telle situation. Finalement, peut être valait-il mieux de suivre son caractère et de laisser le destin faire ce qu'il avait à faire, bien que la kunoichi ne croyait pas à ce genre de déterminisme.

*Après tout, je ne peux pas deviner sa réaction si elle l'apprenait, alors autant éviter d'appréhender... *

Après s'être laissée envoûter quelques dizaines de minutes encore, la Sanin décida de rentrer à la grotte. Le jour allait bientôt se lever, et il ne fallait pas que quelqu'un découvre qu'elle était sortie, sinon cela soulèverait de nouvelles questions, et même si elle avait finalement pris une décision concernant les problèmes qu'elle avait déjà, elle ne voulait pas se prendre la tête avec d'autres interrogations auxquelles elle ne pourrait pas répondre sous peine de trahir ses pensées.

Azumi reprit donc le chemin d'Akatsuki, bien décidée à ne plus se laisser envahir à nouveau par ces idées déroutantes qui la faisaient au final devenir plus gentille que ce qu'elle n'était en réalité.

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